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  • : Histoire de l'évolution de l'équitation.
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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 11:20

catherineIl est aujourd’hui coutume de distinguer l’équitation artistique, du dressage de compétition. Cette distinction est très récente et semble parfois difficile à expliquer. Les cavaliers pratiquant l’équitation dite artistique et ceux pratiquant l’équitation de compétition se revendiquent en effet des continuateurs des mêmes maîtres et écuyers anciens. Tous parlent de La Guérinnière, de Baucher ou du général L’Hotte, pour n’en citer que quelques uns. La plupart de ces écuyers ne différenciaient pourtant pas la compétition et l’art. De plus, les traces qu’ils nous restent des résultats de leur travail à cheval les rapprochent bien plus de l’équitation dite artistique que de la compétition.

            Cet état de fait est le fruit d’une longue évolution. L’équitation a considérablement changé depuis que l’homme a placé pour la première fois une lanière de cuir dans la bouche d’un cheval. Ces changements ne sont pas seulement le fait des innovations techniques de tel ou tel cavalier. Le contexte historique tiens dans les transformations successives de l’équitation, comme dans toute chose, une part fondamentale. Le mord, outil indispensable de l’équitation apparaît en Mésopotamie au IV millénaire avant notre ère. Cependant personne n’a encore l’idée de monter le cheval, ce dernier est attelé à un char. Les tablettes de l’esclave hittite Kikuli peuvent être considérées comme le premier traité équestre de l’histoire. Elles traitent, entre autres choses, de l’entraînement physique du cheval en vue de son utilisation au combat attelé à un char. Ce sont les peuples nomades d’Asie centrale qui, vraisemblablement, enfourchent les premiers ce noble animal. L’équitation apparaît alors. Les grecs, puis les romains commenceront le raffinement de cet art. Ils insistent sur la mobilisation de la mâchoire provoquant la légèreté chez le cheval monté, créent le tripudium, un trépigné sans doute ancêtre du piaffé et insistent sur l’emploi du canterius (petit galop très confortable pour le voyage). L’ouvrage De l’équitation de Xénophon rédigé vers 370 peut être considéré comme le premier traité d’équitation de l’histoire. A la fin de l’antiquité, l’empire romain s’effondre sous les coups des barbares. C’est la période dite des grandes migrations L’un de ces peuples dits barbares, les Huns n’apporte pas seulement la mort en occident, il apporte aussi l’étrier. C’est un changement considérable dans l’histoire de l’équitation qui amène la cavalerie, jusque là sous exploitée, en première ligne des champs de batailles.  Les grandes migrations apportent également en Europe d'autres éléments à l'équitation comme le fer à cheval ou encore l'arçon de la selle. Cependant durant tout le moyen age l’équitation reste avant tout utilitaire et fondée sur un usage empirique du cheval. Ce n’est qu’à la toute fin de cette période, au XV siècle, qu’apparaît une évolution notable dans la pratique de l’équitation. En effet le XV siècle marque le début de la Renaissance dans les pays de l’Europe méditerranéenne. Les arts se Développent et les souverains commencent à faire œuvre de mécènes. En équitation les souverains sont même parfois artistes eux-mêmes, comme le roi Don Juan Duarte, qui publie le premier traité équestre européen depuis Xénophon. L’art équestre naît donc au Portugal et en Espagne, à la cour de Ferdinand d’Aragon. C’est ce dernier qui le fait passer en Italie. Puis d’Italie il est ramené en France par les derniers rois Valois. C’est sous la dynastie des Bourbons que l’équitation Française connaît sa première heure de gloire. Les écuyers français améliorent considérablement l’art des maîtres italiens tout au long du XVII siècle. Le dressage français rayonne alors dans toute l’Europe. L’école de Versailles, incarnée dans la figure de François Robichon De La Guérinnière, éclipse presque toutes les autres. Puis vient la Révolution française. Les nobles émigrent et l’école de Versailles est fermée. Au XIX siècle les pratiques équestres changent. Le rôle de la cavalerie dans l’armée est de plus en plus réduit et une équitation civile apparaît. Les compétitions équestres font leur apparition et les épreuves de course ou de saut d’obstacle prennent peu à peu le pas sur la haute école. La haute école, déjà en régression face aux autres disciplines, se morcelle également entre partisans de Baucher et partisans de l’école ancienne. Le dressage devient une discipline équestre parmi tant d’autres et faute de l’existence de conservatoires d’art équestre sa pratique repose sur des bases fragiles. La compétition de dressage se referme progressivement sur elle-même, comme pour se masquer ses lacunes. De leur côté, les quelques maîtres écuyers pratiquant encore la haute école, comme Nuno Oliveira, boudent les compétitions de dressage internationales. Le dressage international semble scindé en deux groupes, les partisans de l’équitation dite artistique et les pratiquants du dressage dit de compétition, qui se regardent en chien de faïence.

            L’évolution de l’équitation a dépendu tout au long de l’histoire de l’évolution des sociétés. Cependant nous l’avons constaté il serait impossible de retracer l’histoire de cet art sans citer au moins quelques écuyers, dont la contribution à l’équitation est d’une importance parfois assez considérable. Les noms de ces grands écuyers d’antan sont pour la plus part assez connus, mais le contenu exact de leurs procédés ou de leurs principes l’est déjà beaucoup moins. Il est également quelques écuyers, pourtant brillants, qui restent encore de nos jours dans l’ombre. Pourquoi ces écuyers sont-ils célèbres ? Pourquoi ont-ils parfois éclipsé dans nos mémoires tous leurs contemporains ? Ou à l’inverse pourquoi sont-ils restés méconnus ? En quoi sont-ils révélateurs des pratiques équestres de leur époque ? Comment leur exemple peut –ils nous révéler les évolutions des sociétés de leurs temps ?

C’est le propos de ce blog que d’essayer d’apporter des éléments de réponse  à ces questions et de fournir à toute personne intéressée le moyen de les approfondir.

Nous commençons l'approche au travers du travail de divers écuyers, vous trouverez les articles dans "Rubriques-Ecuyers", ici : link

 

illustration antiquite

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commentaires

H
C'est un beau travail dans lequel vous vous êtes lancé ! Il y a tant à dire sur l'équitation que vous ne risquez pas de manquer d'informations !
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H
Merci. C'est très gentil. C'est vrai que dans ce domaine on ne manque jamais de matière à traiter. Je vais d'ailleurs prochainement publier un nouvel article.