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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 10:47

Rencontre avec M. Georges Fizet.

 

Auteur de deux livres sur le dressage et ayant remporté plusieurs fois le master International du cheval ibérique M. Georges Fizet est également éleveur de chevaux Pur Sang Lusitaniens et entraîne des cavaliers de dressage concourant au niveau international.

J’ai eu la chance de le rencontrer cet été dans son haras, situé dans l’Ain, où il m’a dispensé plusieurs leçons.

Voici donc l’histoire de cette journée que mon cheval, un entier de 11 ans de race arabo-frisonne nommé Vulcan, et moi-même garderons en mémoire longtemps.

Nous sommes arrivés en milieu de matinée après quelques heures de route. Après avoir mis Vulcan au box préparé par M. Georges Fizet à son attention je me suis rendu au manège où j’ai pu voir Marine Valot, cavalière de dressage de niveau international entraînée par Georges Fizet, monter pendant que mon hôte me commentait son travail et son parcours personnel tout en me posant quelques questions pour mieux me connaître. M. Georges  Fizet m’a rapidement mis à l’aise et j’ai découvert quelqu’un de très respectueux des chevaux et des cavaliers, très cultivé et très attentif aux détails. « Dieu est dans les détails » est sans doute l’une des phrases que M. Georges Fizet répète le plus souvent.

Le cheval qui travaillait dans le manège me permettait de me rendre compte qu’ici le respect, la légèreté et la culture n’étaient pas seulement un discours creux ou une déclaration d’intention. Les aides de Marine sont à peine visibles et son cheval est parfaitement rond. Il enchaîne appuyers, épaules en dedans et départ au galop avec une facilité déconcertante tout en restant très précis dans son tracé. Rien ne semble bouger chez ce cheval ou sa cavalière hormis ce qui est indispensable au mouvement demandé.

Après cette conversation et cette démonstration je me rends à l’écurie pour préparer mon cheval. Une fois Vulcan pansé et sellé me voilà dans le manège. Dès que celui-ci a posé un sabot sur la piste le voici l’encolure redressée, les oreilles et le regard pointés vers les grandes glaces présentes au fond de la surface de travail. Je le sens tendu et je comprends qu’il n’en n’a jamais vu de sa vie. Vulcan est entier et il se demande qui est cet autre cheval qu’il voit devant lui.

Je monte sur son dos sans réussir à l’immobiliser totalement au montoir et nous voilà partis. M. Georges Fizet s’assoit dans la tribune et, alors que mon père démarre la caméra pour enregistrer le cours, me dit de travailler quelques minutes comme si j’étais tout seul. Je commence donc ma détente alors que M. Georges  Fizet reste silencieux et prend des notes sur un cahier. Rapidement mes défauts ressortent, j’ai les épaules en avant, les pointes de pieds écartées, les mains également et je regarde par terre. Les problèmes de Vulcan apparaissent également, son dos est un peu creux, il manque d’énergie et s’occupe surtout de tout ce qui se trouve autour du manège.

Après avoir trotté et galopé aux deux mains, M. Georges Fizet me fait m’arrêter près de la tribune. Il ne se contente pas de commenter mes défauts de position. Il me dit qu’il faut commencer par s’occuper de ma jambe mais qu’il ne s’agit pas uniquement de rentrer ma pointe de pied. Il attrape ma jambe et la fait pivoter toute entière vers l’intérieur depuis la hanche. Rapidement mes ischio-jambier d’habitude très contractés et m’amenant de ce fait à écarter mes genoux et remonter mes jambes se relâchent, ma jambe descend et mes pointes de pied se retrouvent parallèles à mon cheval.

M. Georges Fizet me fait alors marcher, trotter et galoper en me faisant tenir cette position. Progressivement il me dit également de veiller aux autre points de ma position, mes épaules, mes mains, mon regard. Il insiste pour que j’avance d’avantage mon bassin vers l’avant. Mes jambes étant plus relâchées qu’a l’accoutumée cela m’est plus facile. Rapidement des résultats commencent à se voir chez Vulcan. Son encolure s’allonge, l’angle tête encolure se referme de plus en plus, il tend progressivement ses rennes. Au fur et à mesure je sens ses postérieurs rentrer d’avantage sous son corps et se déployer vers l’arrière lorsque j’écarte simplement les doigts sur les rênes. Cela me permet de sentir l’impact d’une bonne position sur l’attitude et le mouvement du cheval. Un coup d’œil dans la grande glace me permet de vérifier que l’attitude de Vulcan s’est bien améliorée, même si comme me le dit à ce moment M.  Georges Fizet « dire que c’est parfait ce serait mentir, mais on n’est déjà plus sur la même planète qu’au début ».

Le cours se termine après quelques cercles où M. Georges Fizet fait surtout attention à la précision de mon tracé et au fait que le cheval soit en permanence incurvé et en train de tourner.  Je descends ensuite et je rentre à l’écurie. En dessellant je m’aperçois que bien que l’on ait marché, trotté, galopé et gymnastiqué  Vulcan pendant une bonne heure celui-ci a, malgré la chaleur, à peine transpiré sous son tapis. Je le regarde et je m’aperçois qu’il est totalement détendu, entrain de mâchonner gentiment le morceau de carotte que je lui ai donné. En repensant à la séance je me rends compte qu’il à complètement cessé de s’occuper de ce qui ce passait autour du manège pendant que M. Georges Fizet m’avait fait cours, et je ne m’en étais pas aperçu sur le moment.

Après un petit pique-nique je retourne au manège et je regarde à nouveau Marine travailler un cheval. Puis lorsque que le manège est vide je retourne dans l’écurie. Je discute à nouveau avec M. Georges Fizet qui me donne quelques conseils de lecture. Ensuite retour au manège où je le regarde travailler une jeune jument  de quatre ans et demi en longe. En quelques secondes je vois dans ses mouvements au tout petit trop qu’elle dispose d’allures spectaculaires mais M. Georges Fizet me dit qu’il ne lui fera pas plus allonger son trot aujourd’hui. Elle est jeune et ne peut pas vraiment allonger son trot sans se contracter au niveau du dos, elle n’est pas encore prête pour aller plus loin. Il me met alors en garde contre la tentation de changer son plan de travail pour en faire plus et épater la galerie quand il y a du monde à la tribune.

Un peu plus tard encore me revoilà à cheval dans le manège pour mon deuxième cours de la journée.  Nous travaillons cette fois-ci d’avantage les mouvements que je dois effectuer lors des concours. Nous abordons la serpentine, le reculer, les cessions à la jambe et la leçon de l’éperon. Pour ce dernier point M.  Georges Fizet se place à côté de moi avec une chambrière. L’exercice paraît simple. Je dois arrêter Vulcan, appuyer légèrement mes deux éperons contre ses flancs et lorsque j’ouvre les doigts et que je fais un appel de langue le cheval doit se porter en avant au pas. La première fois Vulcan est un peu hésitant et M. Georges Fizet doit le presser avec la chambrière. La deuxième fois il n’a pas besoin de bouger. Au bout de la quatrième fois le seul mouvement de ma cheville fait avancer Vulcan avant même que l’éperon ne le touche vraiment. L’importance de la décontraction de la jambe m’apparaît alors. Non seulement une bonne position permet au cheval d’avancer plus facilement mais une jambe descendue et relâchée permet de n’avoir que des actions volontaires et précises avec l’éperon. Le code que nous venons de mettre en place avec Vulcan est simple et clair. Il s’exécute donc sans hésitation.

De ce code simple et précis Vulcan passe facilement sur un exercice plus compliqué. Lorsque je presse une seule jambe, suivi rapidement d’un effleurement de l’éperon si la réaction n’est pas immédiate, il part au galop du côté où la jambe est pressée. Si je presse une seule jambe et que j’écarte un peu la main du côté opposé il se met à marcher de côté, exécutant une cession à la jambe. Bien sûr le mouvement n’est pas encore parfait car Vulcan n’est pas tout à fait droit mais s’en est fini de la jambe constamment plaquée dans les flancs du cheval lorsque je demande ce mouvement.

Lorsque vient la fin du cours j’ai la sensation d’avoir rarement sentit Vulcan aussi calme et réceptif à mes demandes. Je n‘ai pas envie de descendre. J’aimerais en profiter encore mais ce n’est pas possible, il faut repartir.

Après avoir encore échanger avec M. Georges Fizet pour mettre au point la suite, nous revoilà donc dans la voiture, Vulcan dans le van, en route pour rentrer chez nous.

La journée a été riche en enseignements, et j’ai rencontré ce jour là un très grand cavalier, très bon pédagogue et fort sympathique. Cela m’a surtout permis de sentir l’impact d’une bonne position sur le fonctionnement du cheval et la subtilité et la légèreté que cela pouvait donner à mes aides. J’ai également pu me rendre compte de la continuité entre les différents exercices, de la simple leçon de jambe jusqu’aux déplacements latéraux.

Tout cela m’a permis de sentir ce que j’ai lu dans bon nombre de livres au fil des années. Cela permet également de prendre du recul. Il n’y a pas de magie dans l’équitation, simplement du travail, sur le cheval mais aussi et surtout sur soi, et une grande attention aux détails. 

 

Merci  M. Georges Fizet et à très bientôt !

 

Ci-dessus: "Cheval Gris Tacheté", Théodore Géricault, 1812.

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 10:39

Bonjour,

"I Will be back"

Tel le Governator, de retour au cinéma après de longues années d'absence, j'ai décidé, après une longue période d'inactivité sur Internet, de reprendre le travail sur le blog. Je vais donc redevenir le "Redactor" de ce blog et recommencer à publier des articles. 

En avant première voici le sujet de celui qui sera publié la semaine prochaine:

François Robichon de la Guérinière.

 

J'ai plusieurs autres idées d'articles en préparation, cependant compte tenu de mon activité professionnelle je ne peux pas m'engager à maintenir un rythme de publication précis.J'essayerais cependant de faire sorte que la sortie des articles soit la plus régulière possible. 

 

J'espère que mon prochain article vous plaira.

Merci à ceux et celles qui ont suivi ce blog jusque là,

Bonne lecture à tous.

 

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